Le président de la République élu s’apprête à prendre ses fonctions, mercredi, suite à la prestation de serment qu’il effectuera à l’Assemblée des représentants du peuple. Ainsi démarrera un nouveau mandat présidentiel chargé d’espoirs et d’ambitions portés par le vote massif recueilli par Kaïs Saïed lors du second tour de la présidentielle.
Le nouveau Président a promis une décentralisation de la décision politique de par un renforcement des pouvoirs locaux et régionaux et ce qu’il appelle «le renversement de la pyramide». De même qu’il a promis aux jeunes qu’ils pourront concevoir et mettre en œuvre librement leurs projets. Ces jeunes qui lui ont accordé leurs suffrages à une quasi-unanimité.
Ces réformes et d’autres devront accélérer leur concrétisation dès que se mettra en place la nouvelle Assemblée qui attend la proclamation définitive de ses élus par l’Isie, et la formation du gouvernement.
L’on répète çà et là que les prérogatives du chef de l’Etat sont limitées du moment que nous sommes en régime parlementaire, mais l’initiative lui est totalement ouverte si le Parlement l’appuie. Même si, contrairement à son prédécesseur, il n’a pas de groupe parlementaire propre.
L’action de réforme que soutient l’élu des Tunisiens ayant amassé 72,71% des électeurs est un impératif historique qui prend l’allure d’une résolution de la dernière chance.
Grâce à la démocratie apportée par la révolution, les Tunisiens choisissent souverainement leur destin. Et, au travers les législatives puis de la présidentielle, ils ont pressenti les réformes qu’ils désirent. Pour rétablir les investissements, réévaluer le dinar, relancer l’économie, redémarrer le phosphate et le pétrole, donner des emplois aux jeunes et aux moins jeunes, dédoubler le niveau technologique, le tout en émancipant les régions restées dans l’ombre et en accordant aux jeunes toute leur place. Cela est possible si l’Etat renoue avec sa crédibilité et sa saine autorité, si la justice règne et réconcilie, si le pays est bien gouverné, dans l’harmonie de ses institutions.
Le Président et son projet
Conservative academic Kais Saied celebrates his victory in the Tunisian presidential election in the capital Tunis on October 13, 2019. - Saied won a landslide victory in Tunisia's presidential runoff, sweeping aside his rival, media magnate Nabil Karoui, state television Wataniya said. It said he scooped almost 77 percent of the vote, compared to 23 percent for Karoui. (Photo by Fethi Belaid / AFP)